Voilà une visite qui aura marqué les 110 participants du récent ‘Made In’ Visé chez Heidelberg Materials, encore connu sous le nom de CBR pour les habitants de la région.
L’événement d’AKT – CCI LVN réservé aux CEO a permis une plongée dans la grande industrie, en l’occurrence la carrière de Romont et la cimenterie de Lixhe, les deux sites étant reliés par un tunnel de 2,5 km.
Heidelberg Materials, référence internationale dans le secteur des matériaux de construction, est sous le feu de 2 actualités : l’obtention d’un permis pour un extension de 100 hectares pour cette carrière avec à la clé une garantie de la poursuite de l’activité pour au moins 18 ans, et l’annonce d’une technologie révolutionnaire de recyclage du fibrociment pour produire du ciment bas carbone, fruit d’une collaboration avec la société Etex, le leader mondial des matériaux de construction légers.
Lixhe, un site complet
Heidelberg Materials occupe une position de leader sur les marchés du ciment, des granulats et du béton prêt à l’emploi. Au départ de son siège en Allemagne, l’entreprise est présente dans environ 50 pays et emploie près de 51.000 personnes sur près de 3.000 sites.
Lixhe, où travaillent 180 personnes, a la particularité d’être un site complet, depuis la carrière à l’expédition du produit fini en sac ou en vrac. Ce ciment est utilisé pour le bâtiment, les travaux publics et le génie civil.
Dans la carrière de Romont, les membres d’AKT- CCI LVN ont eu le privilège d’observer le travail des équipes qui procèdent par arrachage – sans recourir à des explosifs – sur 3 bancs d’une largeur de 900 mètres. La matière calcaire extraite alimente principalement le four de la cimenterie, que les hôtes d’un jour ont longé lors d’une visite spectaculaire agrémentée d’une montée dans la tour de 85 mètres.
La production annuelle en bord de Meuse s’élève à 1,4 million de tonnes de clinker, la matière première pour la fabrication du ciment et à 1,5 million de tonnes de ciment.
Ambitions environnementales
« Il est important qu’on comprenne nos activités et nos défis car nous sommes un véritable moteur économique, d’innovation et de transition » a souligné Gunnar Ullrich, General Manager d’Heidelberg Materials Benelux. « Etre leader ne suffit pas, il faut aussi être responsable. »
La multinationale allemande et sa filiale visétoise ne manquent donc pas d’ambitions en matière de développement durable. « En 2022, nous avons annoncé notre objectif d’atteindre la neutralité carbone béton en 2050 » a rappelé le patron allemand dans un français remarquable. Ces avancées passent aussi notamment par la valorisation des matières premières, domaine dans lequel Lixhe joue un rôle moteur, et évidemment par la mise au point de matériaux et de solutions de construction durables pour l’avenir
Mardi, Heidelberg Materials Benelux et Etex ont dévoilé une technologie révolutionnaire de recyclage du fibrociment pour produire du ciment bas carbone
Le fibrociment est un matériau de construction composite contenant du ciment et des fibres. Il s’agit d’un matériau solide et polyvalent qui peut être utilisé dans toute une série d’applications telles que les toitures, les revêtements et les murs intérieurs. Souvent fabriqué sous forme de panneaux ou d’ardoises, il offre résistance, flexibilité et durabilité à long terme pour répondre aux besoins actuels en matière de construction.
Dans la cimenterie de Lixhe, Heidelberg Materials développe CCLIX, un procédé innovant qui valorise la pâte de fibrociment recyclée (RFCP) grâce à une carbonatation forcée. En traitant la RFCP avec du CO₂ capturé à partir des gaz de combustion du four, le matériau est transformé en pâte de fibrociment carbonatée (cRFCP), qui retrouve ses propriétés cimentaires et devient une matière première secondaire de haute qualité pouvant remplacer partiellement le clinker dans la production de ciment à faible teneur en carbone. Afin de développer cette avancée, un réacteur de carbonatation dédié sera mis en service à Lixhe d’ici la fin 2028.
Le gigantisme des infrastructures qu’ont parcourus les participants du ‘Made In’ ne doit donc pas cacher la finesse et la précision des recherches menée dans un des secteurs de la grande industrie, présent depuis plus de 50 ans à Visé.
