Le Laboratoire des Transitions de l’ULiège a été inauguré le mardi 14 octobre 2025, en présence de Jean-Luc Crucke, ministre fédéral de la mobilité, du climat et de la transition environnementale, chargé du développement durable. Ce nouveau dispositif n’est pas un laboratoire au sens physique mais un réseau de projets de recherches transversales et de chercheurs et chercheuses de différentes disciplines réunis sur les questions des « transitions » de notre société. L’objectif est de baliser des trajectoires de transition juste, en accord avec les limites planétaires.
Centre d’appui transversal à l’enseignement et à la recherche, le Laboratoire des Transitions veut susciter et accélérer les collaborations entre les disciplines ainsi que le dialogue avec la société civile. Le Professeur Sébastien Brunet (ULiège, IWEPS) préside son Conseil scientifique.
Un soutien financier structurant pour des projets transdisciplinaires
Suite au premier appel au début de l’année 2025, trois projets scientifiques transdisciplinaires, participatifs et prospectifs ont été sélectionnés pour un montant total de 1,5 M€. Ces projets, qui s’étalent sur quatre ans, ont été présentés à l’occasion de la séance d’inauguration du Laboratoire des Transitions le 14 octobre.
Dans l’optique participative qui le caractérise, le Laboratoire se montre ouvert à l’intégration d’autres projets de recherches déjà financés, qui s’inscrivent également dans la logique d’accompagner scientifiquement des questions inédites liées aux transitions.
Ces projets permettent dès maintenant la création d’une dizaine de postes de chercheurs doctorants et post-doctorants. Au total, ils mobilisent une trentaine de professeur·es et chercheurs et chercheuses de l’ULiège.
Une enveloppe de 3 M€ sur cinq ans pour structurer la recherche
Doté d’un budget initial de 3 M€ sur cinq ans, le Laboratoire des Transitions soutient des démarches transdisciplinaires, participatives et prospectives. Le prochain appel à projets scientifiques sera organisé en 2026, et mettra à nouveau à disposition 1,5 M€ pour des projets financés sur quatre ans.
Parallèlement, le Laboratoire des Transitions apporte un soutien à des micro-projets et organise rencontres et conférences sur les thématiques des transitions de société.
Une ambition portée par la gouvernance universitaire
« Les transitions vers des sociétés plus durables exigent l’engagement de toutes les disciplines. En ancrant notre Laboratoire dans une approche statistique et prospective, nous voulons anticiper, documenter et quantifier des scénarios de futur désirable. »
— Anne-Sophie Nyssen, Rectrice de l’ULiège
« Un effet positif de la création du Laboratoire des Transitions est la forte mobilisation des chercheurs et chercheuses au sein de l’ULiège : plus de 250 à ce jour, dans tous les domaines du savoir, ont souhaité rejoindre la dynamique du Laboratoire et ses organes de gouvernance. »
— Pr Sybille Mertens, conseillère de la rectrice à la transition environnementale et sociale
« Les défis auxquels nos sociétés sont confrontées tant sur les plans économique, social, environnemental que politique requièrent de nous, non seulement de stimuler l’excellence scientifique dans une perspective interdisciplinaire, mais également d’intégrer de manière participative les savoirs non-académiques. Avec le Laboratoire des Transitions, l’Université, un peu plus encore, s’ancre dans ses territoires en contribuant à la construction de ces futurs possibles souhaitables respectueux des limites planétaires. »
— Pr Sébastien Brunet, président du Conseil scientifique du Laboratoire des Transitions
Un impact également pédagogique
« Face aux défis des transitions actuelles, il est devenu indispensable de faire évoluer nos approches pédagogiques pour favoriser l’acquisition de compétences clés pour agir concrètement sur ces enjeux complexes. L’université s’engage dans cette démarche depuis la rentrée académique 2024-25, où toutes les étudiantes et tous les étudiants de bachelier ont à leur programme un nouveau cours transversal obligatoire intitulé Durabilité et Transition. »
— Alice Mouton, directrice du Laboratoire des Transitions
Les premiers projets scientifiques rattachés au Laboratoire des Transitions
Concrete Transitions
Ce projet, coordonné par Pierre Delvenne (Faculté de Droit, de Science Politique et de Criminologie), explore les enjeux politiques liés au vieillissement des infrastructures en béton armé. Il croise histoire environnementale, architecture et études sur la science et la technologie. L’analyse se concentre sur les ponts et barrages en Wallonie, illustrant comment des questions matérielles deviennent des enjeux sociopolitiques.
ITHA – Information Technology in Healthy Ageing
Piloté par Félix Scholtes (Faculté de Médecine), ce projet interroge l’impact du numérique sur la santé des personnes âgées, en particulier à travers le lien social. Il repose sur une démarche co-construite pour identifier les conditions d’un numérique favorable aux transitions écologiques et sociales, tout en réduisant les vulnérabilités.
Échos-Semois
Coordonné par Dorothée Denayer (Faculté des Sciences), ce projet met en place un observatoire éco-citoyen dans la vallée de la Semois. Il associe scientifiques et acteurs locaux pour étudier les interactions entre humains et non-humains, dans une perspective de gouvernance partagée et de durabilité forte.
JUSTFOOD – Social Security for Food
Porté par Kevin Maréchal et Elsa Mescoli, ce projet examine la sécurité sociale de l’alimentation comme levier de transition juste. Fondé sur une recherche de terrain co-construite et des comparaisons européennes, il mobilise des approches qualitatives et quantitatives pour concrétiser le droit à l’alimentation et promouvoir une justice alimentaire durable.