
Au cours des 25 dernières années, les universités belges ont franchi un cap impressionnant dans la valorisation de leurs recherches : le nombre de spin-offs a été multiplié par six. C’est ce que révèle une étude menée par le bureau d’ingénierie et de design Comate, sur base des chiffres publiés par les universités. Cette croissance remarquable de jeunes entreprises transformant le savoir académique en innovations souligne l’importance croissante d’un écosystème d’innovation solide et le rôle crucial de l’industrie manufacturière en Belgique.
Des laboratoires à la réalité du marché
Pour rappel, une spin-off est une entreprise issue d’une organisation existante, telle qu’une université, un centre de recherche ou une grande entreprise. Depuis l’an 2000, les universités belges ont fondé 641 nouvelles spin-offs, soit une multiplication par six par rapport à la période précédente. Ces jeunes entreprises permettent de transférer des recherches scientifiques prometteuses vers le marché, avec un impact positif sur l’économie belge grâce à la création d’emplois et au développement de technologies de pointe.
L’ULiège, l’UGent et la KU Leuven représentent ensemble près de 60 % des spin-offs, mais les universités plus petites comme l’UCLouvain, l’UMons, l’UNamur, l’Université d’Anvers et l’UHasselt jouent également un rôle significatif.
Les secteurs les plus représentés sont la biotechnologie, la technologie médicale, les technologies industrielles, les logiciels (IA), les TIC et l’énergie.
Impact économique
« Les résultats de recherche prometteurs doivent pouvoir évoluer vers des produits capable d’être produit à grande échelle » constate Sander Van den Dries, Directeur chez Comate. « Les spin-offs sont essentielles dans ce processus, car elles font le lien entre la recherche et l’innovation. Pour construire un business model viable, elles doivent franchir de nombreuses étapes : étude de la demande du marché, création de prototypes de qualité, développement de produits conformes aux normes internationales strictes, et mise en place d’une méthode de production rentable. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’un véritable impact économique peut être généré. »
Le succès des spin-offs dépend non seulement des universités et des investisseurs, mais aussi fortement de l’écosystème qui les entoure.
« Pour renforcer l’impact de cette dynamique, il est essentiel que l’écosystème qui unit la recherche, les investisseurs, les entreprises et les pouvoirs publics, reste aligné, s’adapte et soit agile » relève Didier Mattivi, Directeur ULiège-RISE (Recherche, Innovation, Support et Entreprises). « Car les spin-offs ne sont pas seulement des leviers économiques, elles sont le signe tangible d’une société qui croit dans la valeur de sa recherche et fonde son développement sur l’intelligence et l’audace de ses chercheurs et chercheuses. »
« Il existe un potentiel énorme de recherche qui pourrait trouver sa voie vers le marché via la création de spin-offs » conclut Sander Van den Dries. « En tant que société, nous devons maintenant investir dans la création d’un impact sociétal à partir de ces résultats de recherche. En ces temps incertains, il est crucial d’accélérer le passage à l’innovation. Renforcer l’écosystème autour des spin-offs contribue à accroître notre attractivité en tant que région innovante et entrepreneuriale, et à attirer et retenir les talents internationaux. »