
Le 1er janvier 2026 marquera un tournant pour les entreprises belges : l’obligation d’utiliser le réseau européen Peppol pour la facturation électronique. Mais une étude réalisée par la start-up Trustup révèle que 64% des entreprises wallonnes du bâtiment ne sont pas encore prêtes, à moins de 90 jours de l’échéance.
En cas de non respect de la législation, le législateur prévoit un régime de sanctions progressives, passant de 1.500 € à 5.000 € d’amendes. À partir du 1er janvier 2026, de nombreuses entreprises du bâtiment – mais aussi de tous les autres secteurs – s’exposent donc à des amendes particulièrement lourdes.
Pour mesurer le degré de préparation des entreprises face à cette obligation, Trustup a mené une vaste enquête dans son secteur, auprès de plus de 3.000 entrepreneurs du bâtiment en Belgique afin d’évaluer leur conformité au réseau Peppol. Depuis 2017, cette entreprise liégeoise a pour mission de digitaliser les métiers de la construction en apportant une valeur ajoutée à la fois aux entrepreneurs et aux particuliers.
L’enquête révèle que 64% des entreprises wallonnes interrogées entre août et septembre 2025 affirment toujours utiliser le manuscrit, Excel ou encore Word pour établir des devis ainsi que des factures. « À 90 jours de l’échéance, près de deux tiers des entrepreneurs wallons du bâtiment ne sont pas encore conformes à la législation Peppol » constate Sébastien Remacle, CEO de Trustup.
Une piqûre de rappel pour tous
L’étude met également en évidence des différences selon les métiers. Les chauffagistes et les électriciens apparaissent légèrement plus digitalisés que la moyenne. À l’inverse, certains secteurs restent nettement en retard : dans la rénovation générale et la peinture, une large majorité des professionnels interrogés utilisent encore Word, Excel ou même le papier pour gérer leurs devis et factures.
Même les jeunes entreprises du bâtiment wallonnes ne sont pas totalement prêtes : si près de 70 % des entreprises créées avant 2010 accusent encore un retard de digitalisation en utilisant toujours Word, Excel ou le manuscrit, près de 60% des entreprises fondées après 2010 ne sont également pas encore totalement digitalisées.
Si les provinces du Hainaut, du Brabant wallon et la Région de Bruxelles-Capitale apparaissent légèrement plus digitalisées — avec respectivement 62 %, 57 % et 60 % d’entreprises utilisant encore Word, Excel ou le manuscrit —, les provinces de Liège, de Namur et du Luxembourg affichent un retard plus marqué, avec respectivement 69 %, 68 % et 74 % d’entrepreneurs qui s’appuient toujours sur ces méthodes pour leurs devis et factures.
La Flandre apparaît légèrement plus digitalisée que la Wallonie, avec 53 % des entrepreneurs utilisant encore Word, Excel ou le manuscrit, contre 59 % en Wallonie.
Cette enquête apparaît donc également comme une piqûre de rappel pour l’ensemble des entreprises.