
Première édition du Club Major : les grands employeurs de Wallonie picarde à la rencontre du Ministre-Président Adrien Dolimont…
La semaine dernière s’est tenue la première édition du Club Major, un événement inédit organisé par AKT CCI Wallonie picarde. Cette rencontre a rassemblé les principaux employeurs du territoire autour du Ministre-Président de Wallonie, Adrien Dolimont, pour un échange constructif et sans détour sur les grands enjeux économiques et territoriaux de la région. Ces moments de dialogues privilégiés permettent non seulement de mieux comprendre les réalités des acteurs économiques de terrain, mais aussi de favoriser la co-construction de solutions concrètes pour une Wallonie picarde plus attractive, compétitive et durable. Un grand merci au Ministre-Président Adrien Dolimont, PhD, ainsi qu’à l’ensemble des participants pour leur engagement au service du dynamisme économique local.
Des problématiques fédérales & régionales au cœur des échanges
Les discussions ont mis en lumière plusieurs défis majeurs auxquels sont confrontés les employeurs de Wallonie picarde, révélant à la fois la vitalité du territoire et les freins structurels à son développement.
Aménagement du territoire et équilibre environnemental
La question de la disponibilité des terrains industriels demeure cruciale : les réserves foncières gérées par l’IEG et l’IDETA se raréfient, limitant les perspectives d’expansion pour de nombreuses entreprises. Les participants ont également insisté sur la nécessité de trouver un juste équilibre entre la protection de la nature et le développement économique, afin d’assurer la pérennité du tissu économique régional.

Simplification administrative et permis d’environnement
Les entreprises ont exprimé une forte attente de simplification et de numérisation des démarches liées aux permis d’environnement. Beaucoup déplorent encore une approche trop punitive des pouvoirs publics, perçus non comme partenaires mais comme obstacles au développement de projets. L’appel est clair : il faut des administrations orientées solutions, capables d’accompagner les entreprises plutôt que de les freiner.
Compétitivité et coûts salariaux
La hausse continue du coût de la main d’œuvre met à mal la compétitivité des entreprises wallonnes, notamment face à la concurrence étrangère. Certains chantiers à l’international deviennent tout simplement inabordables, les entreprises locales ne pouvant plus rivaliser avec les coûts pratiqués ailleurs. Les inquiétudes se renforcent également avec les projets législatifs imposant davantage de charges (comme l’obligation pour l’employeur de couvrir deux mois d’indemnité en cas d’absence prolongée d’un collaborateur).
Emploi et compétences
Les employeurs constatent une inadéquation croissante entre les profils disponibles et les besoins réels des entreprises. Malgré les mesures « coups de poing pénurie », la qualité de la main-d’œuvre reste problématique, en particulier pour les postes techniques ou qualifiés. Il est ressorti que les employeurs se détournent progressivement des organismes socio-économiques et d’aide à l’emploi et privilégient la création d’une académie interne.
Plusieurs pistes ont été évoquées, comme la réaffectation progressive des chômeurs longue durée ou malades de longue durée vers les services publics plutôt que de les insérer dans les entreprises, ou encore un meilleur accompagnement de l’alternance pour renforcer les compétences sur le terrain.
Pôles de compétitivité et innovation
Les entreprises ont exprimé leurs inquiétudes quant à une réduction possible des budgets alloués aux pôles de compétitivité. Si certains dispositifs doivent effectivement être repensés, il est essentiel de préserver et renforcer ceux qui démontrent leur efficacité, véritables moteurs de croissance et d’innovation régionale.
Soutien à l’entreprenariat Le démarrage d’une activité reste un parcours semé d’embûches. Les démarches pour se lancer et bénéficier d’aides sont souvent fastidieuses. Les retours de subsides arrivent souvent trop tard, souvent lorsque l’entreprise n’en a plus forcément la nécessité. Les acteurs économiques plaident pour plus d’agilité et de réactivité dans les dispositifs de soutien.
Intelligence artificielle et fiscalité Enfin, les discussions ont abordé la transition numérique et l’intégration de l’intelligence artificielle dans les processus de production. Les employeurs appellent à une réflexion équilibrée, permettant d’adopter ces technologies sans fragiliser l’emploi local. Dans le même esprit, la taxe sur la force motrice, jugée obsolète et
disproportionnée, a été dénoncée comme un frein à la modernisation et à l’investissement et plonge certaines entreprises dans une instabilité financière profonde !
Cette première édition du Club Major a démontré toute la pertinence du dialogue direct entre le monde économique et les décideurs publics. Les échanges nourris ont permis d’identifier des pistes concrètes pour renforcer la compétitivité, simplifier les démarches et soutenir l’innovation, dans une logique de développement durable et collectif de la Wallonie picarde.


