Namur

Nicolas Moreau
(Ropenhagen) : « S’armer de persévérance »

3 Minute(s) de lecture
Nicolas Moreau, sales manager chez Ropenhagen.

Malgré les turbulences géopolitiques et économiques, des entreprises wallonnes continuent à briller à l’international. Certaines démarrent, d’autres confirment leur ancrage. Quels marchés et canaux privilégier ? Comment structurer une stratégie export ? Quelles recettes appliquer ? Inspirez-vous avec notre galerie de portraits d’entreprises. Aujourd’hui, rencontre avec Nicolas Moreau, sales manager chez Ropenhagen.

Pouvez-vous présenter brièvement votre entreprise ?

« L’entreprise danoise Ropenhagen, réunie avec sa filiale belge Ropenhagen, est le leader européen de la distribution et du stockage du câble de traction et de levage en acier. Cette position a été acquise suite à l’achat, en avril 2024, de l’entreprise Câbleries Namuroises par l’entreprise basée à Copenhagen. »

Depuis combien de temps votre entreprise est-elle active à l’international ?

« Fondée en 1934, les Câbleries Namuroises ont commencé à exporter dans les années 1970. A cette époque, 20 % du volume destiné à l’export partait pour l’ancien Congo belge par l’intermédiaire de la Gécamines et 70 % partait en France, principalement dans le domaine piscicole. Dans la dernière décennie, notre entreprise a atteint plus de 95 % du facturé à l’export. »

Quels produits exportez-vous ?

« Nous exportons des câbles en acier galvanisé, non galvanisé, recouvert de PVC et en inox, pour des domaines tels que les grues, le portuaire, la manutention, mais aussi les ascenseurs, le nautisme, les mines, la forêt, la sécurité, l’agriculture, la construction… »

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous tourner vers l’exportation ?

« Les Câbleries Namuroises produisaient principalement ses câbles pour les mines de charbonnage régionales. Avec leur déclin et leur fermeture, pour sa survie, l’entreprise s’est tournée vers l’étranger. Cela s’explique aussi par l’étroitesse du marché belge. »

Par quoi avez-vous commencé ?

« Tout a démarré par une opportunité avec la Gécamines, mais c’est surtout le contact humain, les salons professionnels et les kilomètres parcourus sur les routes de France qui ont permis d’ouvrir les bonnes portes. »

Quelles ressources avez-vous mobilisées pour développer l’export ?

« L’embauche de personnel multilingue et formé au commerce international (écoles de commerce ou formations comme Explort de l’Awex). »

Avez-vous bénéficié d’un accompagnement spécifique ?

« Oui, de nombreux soutiens de conseil et financiers (AEC de l’Awex, formations de la CCI et divers subsides pour les missions de prospection ou participations à des salons). »

Quels sont vos principaux marchés à l’exportation aujourd’hui ?

« Notre marché principal est l’Italie grâce, notamment, à un vaste marché pour les filets par pierres et industriels. Nous sommes actifs dans l’ensemble des pays européens, ainsi qu’en Turquie et au Maghreb. Nous avons aussi plusieurs clients en Amérique du Sud, en Afrique, au Proche-Orient et dans les Outre-Mer. »

Quels sont vos objectifs à l’international ?

« Ils sont d’augmenter nos parts de marché dans certains domaines liés aux câbles en inox comme les lignes de vie, le nautisme, et ce, sans limitation géographique. Sous l’influence des BRICS, certains marchés ont tendance à se détourner de l’Europe pour leurs approvisionnements, ce qui a des répercussions dans le choix de nos priorités. »

Quels ont été les principaux obstacles rencontrés dans votre démarche d’exportation ?

« Ils sont souvent liés aux risques géopolitiques ou aux crises économiques comme celle des subprimes de 2008. »

Comment les avez-vous surmontés ?

« La baisse d’activités temporaires sur certains marchés a généralement été compensée grâce à d’autres marchés plus porteurs. La multitude de marchés couverts par Ropenhagen nous permet de diminuer notre prise de risque. »

Qu’avez-vous appris en vous lançant à l’international ?

« Apprendre les étiquettes et la culture locale du marché est essentiel. Une bonne connaissance de celles-ci permet d’éviter de nombreux impairs. »

Quels conseils donneriez-vous à une PME qui souhaite exporter pour la première fois ?

« Définir ses forces et se focaliser sur celles-ci. S’armer de persévérance et les portes finiront par s’ouvrir. »

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